Un WE bien sympa à Prague…
Au programme des réjouissances, une balade dans la ville, un samedi de farniente, de la bière à Gogo, pâtes et pizza 4 fromages pour tous… Ah, j’oubliai l’objet du déplacement : un marathon le dimanche matin.
Les enjeux, de ce marathon sont d’établir un nouvel ordre avec une passation logique de pouvoir entre le jeune et le vieux… Selon l’avis de tous, je dois rester spectateur bien sagement à regarder cela à quelques encablures derrière, en embuscade, au cas où... juste au cas où… tout en veillant à mes arrières, les outsiders sont nombreux.
Mais cette année a une saveur particulière pour moi. Je me suis mis volontairement sur un rythme décalé du groupe, préférant la grande aventure d’un petit tour en montagne à celle plus modeste d’un grand marathon international… C’est sans aucune pression qu’a été réalisé tout mon entraînement hivernal et nombreuses sont les séances de « fonciers » qui ont sauté par flegme.
Jusqu’à la veille de la course et à la dernière bière commandée sous les rires sarcastiques du père Jean-Luc, je ne me faisais aucune illusion, sur cette longue course dans les rues pavées de Prague et surtout je n’ambitionnais qu’une seule chose : Descendre enfin sous le cap des 3h10.
Le départ est pris à mon habitude, à quelques centimètres des élites. Bien reposé par la dernière semaine sans aucun entraînement autre que mon test d’effort, je me retrouve enfermé dans les turbulences générées par les concurrents s’accrochant au Pacemaker des 3h00. Au 3 éme km c’est très logiquement que Mikl s’est porté à ma hauteur, suivit à 10 secondes par l’inséparable Jean-Luc.
Les Kilos se suivent et se ressemblent : Mkl s’échappe gentiment et JL… ne le suit pas, mais reste juste devant les ballons 3h00… Lui devant, moi derrière, c’est comme cela que nous progressons sans aucune difficulté jusqu’au km18. Là un premier coup de théâtre. Un arrêt Pipi me propulse de chasseur à chassé… Je passe JL sans un mot, je sais qu’il me voit, je sais qu’il sait que je sais… Je m’interroge. Que faire, accélérer au risque de griller, stagner au risque qu’il reste derrière, ralentir pour l’obliger à passer ? Finalement, j’attends… J’attends qu’il revienne à ma portée au contact comme pour me dire, « Hé.. Attend, j’ai un truc à te dire »
C’est ce qui arrive au KL20... Un pacte de non agression est fait juste pour croiser Mkl et nous donner une idée de l’avance prise par ce dernier. Nous en sommes à un écart de 3m10s à mi-course.
JL repasse la surmultiplié pour reprendre ses 10 secondes d’avance.
Pour ma part, je reste sur mes sensations et me surprends même à passer devant le ballon des 3h00 qui en fait explose en route… Un second Pace maker prend le relais et vient se placer entre JL et moi… Je commence à tirer sur la corde finis par lâcher le ballon au km 24.. Ma course sera ensuite une longue procession de KM en KM, et de point d’eau en point d’eau. Mentalement, quand il n’en reste plus que 13, je repense à Argentière, Chamonix… cela me redonne un peu de courage. Je m’accroche à 3 Espagnols pour enfin arriver au pont après le km36 qui annonce le dernier retour vers le centre ville… Il y a bien longtemps que JL est hors de portée de ma vue mais je le cherche quand même… et là : Stupeur… une silhouette familière au bout du pont. Mais non, ce n’est pas JL, mais c’est bien MKL. Habitué des hallucinations sur les ultras, j’attends de bien me rapprocher pour m’en assurer. C’est bien lui, reconnaissable de loin à sa tenue et à sa posture aussi particulière qu’une signature manuscrite. Je fonds littéralement sur lui et le passe au km 37.
Nous sommes dans la dernière ligne droite, il ne reste plus que 5 km. Mon instinct me confirme rapidement que JL n’est pas loin. Pas difficile à trouver, traqué comme une bête, il se retourne pour savoir à quelle sauce il sera mangé. Fort dans ma tête, je sais qu’il ne m’échappera pas. Il me reste 4 km de traque. La chasse est menée 2 km durant, reprenant mètre après mètre. Une dernière gesticulation de sa part m’indique qu’il dépose les armes et enfin je lui assène le coup de grâce à l’occasion du dernier ravitaillement en eau. Sans un mot, propre, net et sans bavure, je passe à ses cotés à 14 km/h. La suite ne consiste plus qu’à tenir la position
.
Après le passage du km41, je me retourne pour m’assurer de ne pas être suivi. Ne le voyant pas, je profite de ces derniers hectomètres avec l’air malicieux du chat qui vient de manger une souris… La satisfaction de passer cette ligne d’arrivée en tête est assimilable à un petit holdup entre amis…
Belle course, belle ville, beau Week end, et de belles revanches à venir.
Je vous laisse le choix des armes.
Jérôme
samedi 17 mai 2008
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